dimanche 27 avril 2008

Ma grand-mère, 90 ans


Marie Renaud, née en 1917 a une vie bien remplie, pas facile, dans laquelle elle a pu observer de très grands changements dans la vie quotidienne : tant dans l'hygiène quotidienne que les autos, le téléphone, la machine à laver et tutti quanti, des éléments qui changent radicalement les conditions de vie, et que l'on a tendance à oublier puisqu'on les a, tout cuits et de façon immédiate aujourdhui. Il n'en a pourtant pas toujours été ainsi, est-il bon de le rappeler.
Durant la seconde guerre mondiale, elle accoucha deux fois, la première sous les bombes, elle récupéra son enfant qui avait malencontreusement été échangé par erreur (quelle histoire aurait-elle vécu si elle ne s'en été pas rendu compte et n'avait réclamé de façon virulente son enfant ?) et l'autre fois de jumelles. L'une mourra 8 mois plus tard, c'était le 17 mars 1945. Le bébé n'ayant pu être enterré ni une concession payée, fut jeté dans le "pot" commun et ma grand-mère n'eut jamais d'endroit pour se recueillir ni faire son deuil. Aujourd'hui encore, elle pense à ce bébé disparu depuis bien longtemps. L'autre bébé eut du mal à ne pas se laisser dépérir et par un coup de la vie, finit par trouver la force de vivre. Cette jumelle esseulée qui grandit dans le Béarn est devenue ma mère. Mais ça, c'est une autre histoire.

Ma grand-mère a été toute sa vie, modeste repasseuse, mariée à un plâtrier à la santé mentale fragile. Jamais elle ne parle d'amour, on a toujours l'impression qu'elle a tout mené de front et depuis qu'il est mort, en 1992, elle ne s'en porte pas plus mal. Et malgré cela et tout ce qu'elle a vécu de difficile, elle reste ouverte, s'intéresse, écoute, raconte aussi et rit. Ma grand-mère continue de rire et ça fait rudement du bien.

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