samedi 5 septembre 2009

Oíme ciudad mía

21/08/09 photo d'Olivier Elissalt au Théâtre des Nouveautés de Tarbes
Gardel & moi

Héctor Negro, né en 1934, est l'un des plus importants poètes de tango de sa génération. En 1955, il fonde le groupe de poésie "Le pain dur" et reçoit d'innombrables prix et récompenses, dont le prix de la prestigieuse fondation Konex en 1985 et en 2005. Il est membre de la Academia Nacional del Tango et de la Academia Porteña del Lunfardo. Il a publié 13 recueils de poésie et a réalisé une anthologie de tangos. Il est le co-directeur de la revue Buenos Aires, Tango y lo demás.
Ce tango où l'on retrouve et savoure ces vers à la fois nostalgiques et plein d'espoir "Oíme ciudad mía" a été écrit en 2008 sur une musique de Carmen Guzmán (avec laquelle il collabore régulièrement et depuis longtemps) qui l'a enregistré sur son tout récent album "Señora Milonga“ avec 6 autres titres du poète.

Ecoute-moi, ma ville

Ecoute-moi, ma ville : un jour nouveau viendra
avec les lueurs d’un feu allumé par le temps.
Et peut-être refermerons nous les vieilles cicatrices,
qui s'estomperont avec les ombres effacées par ce feu.

Tout nous sera possible, Buenos Aires! A force de nous relever,
nous saurons comment ne plus nous courber.
Et un air de jeunes filles, chantant à contrevent,
viendra à notre rencontre, sans pleur ni déguisement.

Tous nous nous parerons
de pétales de nuages.
Nous aurons le cœur paisible
Et nous nous retrouverons
avec de nouvelles envies de grandir.
Non, je ne rêve pas, et si je rêve… Quoi ?
J'ouvre mes fenêtres et tout le soleil revient.
Je sors avec les ailes déployées et la poitrine ouverte,
où se niche une autre illusion...

Quel espoir lucide recèle l'utopie,
D'épier un bout de ciel qui croît là-bas !
De retrouver la lune qui boit là, dans la mare
le vin miraculeux qui arrose notre passion.

Je te raconte quelque chose qui est peut-être une histoire
qui n'est pas encore arrivée et je sais qu'elle surviendra.
Quelle magie, Buenos Aires ! Se hisser par tes racines.
Sauver pour les tiens, sa lumière et sa vérité.
Héctor Negro

Traduction: Solange Bazely avec la complicité de Mariano Fiszman et d'André Vagnon

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