lundi 12 mai 2008

Alejandra Pizarnik - Extracción de la piedra de la locura

expliquer avec des mots de ce monde
qu'un bateau est parti de moi en m'emportant

QUI ECLAIRE
Lorsque tu me regardes
mes yeux sont des clefs,
le mur a des secrets,
ma peur, des mots, des poèmes.
Seul toi tu fais de ma mémoire
une voyageuse fascinée,
une incessante flamme.

FETE
J'ai déplié mon orphelinage
sur la table comme une carte.
J'ai dessiné l'itinéraire
vers mon pays au vent.
Ceux qui viennent ne me trouvent pas.
Ceux que j'attends n'existent pas.

Et j'ai bu des liqueurs furieuses
pour transmuer les visages
en anges, en verres vides.

MENDIANTE VOIX

Et j'ose encore aimer
le son de la lumière à l'heure morte,
la couleur du temps sur un mur abandonné.

Dans mon regard j'ai tout perdu.
C'est si loin demander. Si près savoir qu'il n'y a pas.

FUGUE EN LILAS
Il fallait écrire pourquoi, sans pour qui.

Le corps se souvien d'un amour comme allumer la lampe.

Le silence est tentation et promesse.

DE L'AUTRE COTE

Comme le sablier tombe la musique dans la musique.

Je suis triste dans la nuit aux crocs de loup.

Tombe la musique dans la musique comme ma voix dans mes voix.

V

Et moi, seule avec mes voix, et toi, tellement de l'autre côté, que je te confonds avec moi.

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