mercredi 12 novembre 2008

Graná, la rouge et azul



A Claude Debussy pour la Puerta del Vino

Granada 11/11/08

Voyage méritoire.

Vers Grenade, dans les nuages, je vole, légère, au dessus d'un pays que je ne connais pas, l'Espagne. Un atterrissage fabuleux avec soleil couchant sur la sierra Nevada, la montagne auréolée par la neige, quasi scintillante, accueillante. Et le nom de l'aéroport Federico Garcia Lorca, bienheureux présage ! Je suis certaine que c'est un endroit où il fait bon revenir, creuset de tant de cultures.

Fernando, le mari de Françoise Souchet n'a pas voulu mettre un panneau avec mon nom à l'aéroport. Et il a eu raison. Cela n'a pas été nécessaire. Elle lui a montré hier soir la vidéo de Se dice de mí sur ce blog pour me reconnaître. Je ris tellement il a du être déçu à l'arrivée : plus grosse, des lunettes, mal habillée, méconnaissable. Jajajjaa!

Hôtel 5*, Nazaries & Spa. Superbe chambre. Je prends même une douche. Il faudrait quasiment un mode d'emploi pour utiliser toutes les possibilités de robinetterie sophistiquée. Chargée d'un sac bien lourd, je cherche un peu La Tertulia, l'endroit où je donnerai deux jours plus tard la conférence sur le tango, grâce à laquelle je fais ce voyage. Tato, le propriétaire argentin m'y attend, une grande enveloppe à la main, pour moi. Il doit partir pour une réunion avec Enrique Morente. Fran est là avec un autre câble que le mien, qui fonctionne immédiatement. Soulagée. Je ne serais pas obligée de mettre le DVD et j'aurais le son également. Ouf !
J'assiste à un cours de tango donné par Marta et Manuel qui ont bien du mérite avec ce bruit, la musique en continue et 7 couples qui couvrent tout l'espace. Il insiste sur la pause des métatarses... Un français fraîchement arrivé depuis un mois pour apprendre l'espagnol prend le cours également. Un espagnol derrière moi me souffle la fumée de sa cigarette dans le cou.

Il semble que la ville soit très culturelle, active, avec une vraie vie nocturne. A Grenade, on peut skier le matin et se baigner l'après-midi...

Anne Testut, celle qui m'a fait venir et qui est consul de France à Séville est bien malade. Nous prenons toutefois un verre dans un autre café plus calme. Mais elle ne semble vraiment pas du tout en forme. Néanmoins et malgré son état, l'échange est fort sympathique. Cependant elle devra rentrer à Séville se soigner, terrassée par une attaque d'amibes.

A Grenade, ils s'arrangent avec la loi non fumeur car le commerce a tellement chuté donc la loi a été un peu révisée. Et ils continuent de fumer. Je retourne à la Tertulia où je rencontre Françoise, un poète local et Céline du Printemps des poètes. J'attendais un cours de bandonéon qui n'aura pas lieu. Ici, il y a 4 bandonéonistes. Depuis le départ d'un bandonéoniste à domicile, c'est Fabian Carbone qui leur a donné 3 leçons par vidéo + 1 cours en vivo. Surprenant, non ?

J'en profite pour montrer les photos de bandonéon de Christophe Abramowitz à plusieurs des personnes autour de la table, même si ce n'est pas le moment idéal. Cette première soirée se finit fort tard, après avoir ingurgité de très bons tapas bien gras (oui je sais, c'est redondant) et avoir écouté un espagnol chantant Brassens en français et le propriétaire du lieu chanter Fidelio ! Incroyablement !

Sur les conseils de Françoise, toujours bienveillante, j'avais réservé mon billet pour visiter l'Alhambra le lendemain. Mais au réveil, voilà t'y pas que dans un faux mouvement, je me coince le trapèze et ne peux plus bouger sans de fortes douleurs. Tant pis, je ne suis pas là tous les jours. Je monte donc vers une place pour prendre un bus dont l'arrêt a été changé et je perds un temps où je m'agace, au bord de plonger dans une autre dimension que je ne connais que trop quand je suis à Buenos Aires mais non, ici tout me sera plus facile et fluide. Mais c'est immense cet Alhambra. Je reste 4 heures en tout à marcher, à m'émerveiller. C'est vraiment à faire, dommage que personne n'en profite avec moi mais c'est très agréable (excepté les touristes à filmer et prendre des photos à la chaine). Je ne résiste pas à m'offrir un azulero qui ira si bien avec ma salle de bains, déjà en azuleros de Grenade (Depuis je me sens à l'Alhambra tous les jours sous ma douche !). Je n'ai pas voulu de guide, je me suis fait mes histoires, senti les oranges dans le jardin de Generalife... Peut-être un jour lirais-je les contes de Wahsington Irving...

Je me repose l'après-midi, sans pouvoir trouver une position apaisante. Je prends un bain avec des jets... Et le soir, lors d'une soirée poésie vraiment très agréable, avec une revue de poésie sublime (comme on en rêve!), autour d'un verre et de délicieux mets, toujours bien entourée de Fernando avec lequel ça passe bien, je rencontre Béatriz, la directrice du Spa qui sera ma bienfaitrice puisqu'elle m'offrira un massage dès le lendemain matin, grâce aux mains expertes d'Incarni (ça ne s'invente pas !) qui permettra un rétablissement.
Est-ce cela qui a fait que je me suis sentie si à l'aise lors de la conférence, le fait que je parvienne et à avoir profiter de l'Alhambra et de prendre le temps de préparer la conférence.... Celle-ci a duré plus de 3h20... et nous avons encore papoté avec Horacio Rébora et son collaborateur Miguel jusqu'à 3h du matin...
J'ai du dormir trois heures avant de n'aller à l'aéroport, sympathiquement escortée par Fernando et procéder à un petit rituel à ma façon, puisqu'Alejandro Szwarcman m'avait demandé de déposer dans Grenade une fleur pour FGL...

Je repars de Grenade, avec la promesse à moi-même d'y revenir !

Dans une prochaine vie, je veux bien être chat ou écureuil à l'Alhambra, la rouge.

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