samedi 18 juillet 2009

Qu'on est bien chez soi

Je vais me sentir libérée de quitter ce lieu pourtant si agréable, mais pas avec lui. Il faudra que je trouve un autre endroit pour la prochaine phase du livre qui risque d'être bien plus difficile que la transcription (qui est lente, longue, chiante et j'espère indispensable quoi que je vais finir par en douter).

Il y a quelques jours, j'étais si démoralisée que je me demandais si je n'allais pas décider de donner raison à Christophe en arrêtant le livre. Quel espace cela ouvrirait-il en moi ? Mais aussi quel regard et insatisfaction ?

Aujourd'hui, ça fait 11 ans que ma mère est morte. 11 ans. J'ai aimé avoir 11 ans. Ma mère en avait alors 38, l'âge que j'ai aujourd'hui. Nom didjou.
Est-ce la durée de quelque chose qui nous lie encore trop fortement ? D'un pacte secret que je ne connais pas moi-même ? Liée à cette grossesse qui n'aboutira pas, faute de désirs...

Et savoir que c'est Alain qui m'enlève de ce ghetto volontaire, replié sur la nécrose familiale. Je crois sincèrement que je n'ai rien à y trouver, tout simplement. J'ai entendu par téléphone mon père qui a dit qu'il m'aimait et ne me jugeait pas, je crois que c'est amplement suffisant.
Moi je ne l'aime pas et je n'éprouve même pas de la pitié pour lui, pour la fin de sa vie qui me semble bien étroite.
Et l'Antigone d'Anouilh pointe toujours son nez :
"Vous me dégoutez tous avec votre bonheur, avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent."

Mais qu'est-ce que je veux de la vie ?

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